- FONDS DE PENSION
- FONDS DE PENSIONFONDS DE PENSILe vieillissement de la population des pays industrialisés, l’émergence de nouveaux marchés et l’accélération des privatisations se sont conjugués dans les dernières années du XXe siècle pour donner une actualité nouvelle à la création de fonds de pension. Le premier facteur a été le plus déterminant car il fait augurer, vers la fin de la première décennie du XXIe siècle, de graves difficultés pour les systèmes de retraites fonctionnant selon le principe de la répartition, lequel forme l’armature de l’assurance-vieillesse dans les pays industrialisés. Selon ce dispositif, en effet, les prestations sont financées par les cotisations des assurés en activité, dont le nombre est appelé à diminuer par rapport à celui des retraités. D’où la nécessité, à moins d’imposer aux actifs une charge de prévoyance difficilement supportable, d’adjoindre au régime existant un système de retraites par capitalisation, faisant appel à l’épargne des personnes actives.En France, la population âgée d’au moins soixante-cinq ans représentait en 1995 22,5 p. 100 de la population en âge de travailler et la proportion atteindra, selon les prévisions 25,8 p. 100 en 2015 et 35,5 p. 100 en 2025. À l’arrivée à l’âge de la retraite des représentants de la génération du baby boom d’après guerre s’ajouteront les conséquences de l’allongement de l’espérance de vie.La France n’est pas seule à devoir faire face à ce défi. Le régime de retraites de la sécurité sociale américaine est menacé à terme par le fait que les prestations revenant à chaque bénéficiaire devront, en 2025, être financées par les cotisations de deux actifs contre trois actuellement.L’origine des fonds de pension est en fait bien antérieure aux difficultés du système par répartition. Ces organismes ont mobilisé une partie importante de l’épargne depuis le début du XXe siècle dans les pays anglo-saxons, en l’absence, chez certains d’entre eux, d’un régime national de retraites et à la faveur aussi de la confiance manifestée par les épargnants à l’égard de la Bourse. Le bureau d’études Intersec Research, de Stamford (Connecticut), a estimé les actifs des fonds de pension dans le monde en 1994 à 7 082 milliards de dollars, dont 3 760 milliards aux États-Unis, 1 118 milliards au Japon et 775 milliards en Grande-Bretagne.En France, la majorité des syndicats a vivement combattu la mise en place de fonds de pension. Après dix ans de négociations à rebondissements, leur création a été prévue par la Loi Thomas, sur l’«épargne retraite» votée le 20 février 1997. Les décrets d’application n’avaient pas été publiés lorsque les élections du 1er juin ont donné la victoire aux partis de gauche.Les fonds de pension, outre leur fonction de contribuer au financement des retraites, présentent l’avantage de mobiliser des fonds pour le développement des entreprises. De ce point de vue, ils sont appelés à participer à une nouvelle stratégie financière internationale, sous l’impulsion de la Banque mondiale et de certains gestionnaires de portefeuille américains. Elle consisterait à orienter l’épargne collectée dans les pays riches vers des investissements sur les marchés émergents, où les rendements sont plus élevés et qui commencent à bénéficier d’une supervision plus efficace et d’indices boursiers plus fiables. Les privatisations menées dans ces pays constituent autant d’appels aux investissements américains, européens et japonais.Cette approche, favorable au développement, revient à tirer parti du décalage du ralentissement démographique entre les pays industrialisés et le Tiers Monde.
Encyclopédie Universelle. 2012.